Du Breton dans ma Télé !
Brezhoneg 'barzh an Tele !

mise à jour : 21 septembre 2004

Depuis septembre 2002, France 3 Ouest ne diffuse plus en Loire-Atlantique "Red An Amzer", émission en langue bretonne sous-titrée en français. Le collectif Du Breton dans ma Télé demande le retour de "Red an Amzer" dans notre département.

Nous vous invitons à lire nos archives classées de façon chronologique. Voici les premiers signataires de la pétition du Collectif "Du Breton dans ma télé! / Brezhoneg 'barzh an tele!", une pétition ouverte au public mais aussi aux associations et structures. Premiers signataires : 44 Pieds dans le PAF, Agence Culturelle Bretonne, Alliance Fédéraliste Bretonne, Ar Falz 44, Association Polyglotte, Breizh Nao !, Bretagne Plus, Cercle Breton de Nantes, Chorale Anna Vreizh, Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme, Connaissance des Celtes, C.U.A.B, Dihun 44, Div Yezh, Diwan Bro Naoned, Emgann, Festival les Celtomania, Kendalc'h, Kentelioù an Noz, Nantes Est Une Fête (N.E.U.F.), Sked Naoned, Tri Bleiz Die, U.D.B, Les Verts 44, Alternatifs 44 et des conseillers municipaux de Nantes, Saint-Nazaire, Indre et Treillières (dont le maire)

Les premières 2446 signatures de la pétition ont été déposées le mercredi 22 janvier 2003 à 11h à France 3 Ouest à Nantes et en même temps à Rennes. Les 2 délégations ont été accueillies par de responsables de la chaîne. Compte rendu de cette rencontre dans la lettre aux responsables de France 3 à Rennes et Nantes ci-dessous.

Le site des Pieds Dans le PAF : http://www.piedsdanslepaf.com

 

Lettre Ouverte à Monsieur le directeur de France 3 Ouest
Lettre aux responsables de France 3 à Rennes et Nantes
Lettre au Directeur Général de France 3
et au Ministère de la Culture et de la Communication
Pétition du Collectif "Du breton dans ma télé!"
Le collectif "Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !" a été reçu le lundi 24 Mars par Dominique Baudis, Président du C.S.A.
Demande au CSA de mise en demeure de France 3
La réponse du CSA (15 mai 2003)
Pique-nique le 22 juin à Nantes devant France 3
La situation en septembre 2003
Voeu du Conseil Municipal de Nantes du 17 octobre 2003
Breton, mensonge et vidéo (19 octobre 2003)
Du Breton dans ma télé, le film !

 


 

Lettre aux responsables de France3 à Nantes et Rennes

aaaaaNantes, le 31 janvier 2003,

aaaaaMonsieur,

aaaaaMerci de nous avoir reçu à Nantes et Rennes. Nous avons pu échanger nos arguments mais nous n'avons toujours pas eu de votre part les raisons de l'arrêt de la diffusion de l'émission Red An Amzer en Loire-Atlantique écrites noir sur blanc.

aaaaaNous vous demandons donc de communiquer sur ce sujet. Vous pourriez le faire soit par une lettre qui nous serait destinée soit par un communiqué à la presse. En tant que téléspectateurs-citoyens nous sommes en droit de recevoir ces raisons par écrit.

aaaaaEvidemment nous avons écouté vos arguments à nos deux rencontres et, pour donner l'exemple, nous répondons donc par écrit à vos propos entendus dans vos bureaux...

Votre argument :
"Baisse d'audience constatée en Loire-Atlantique".
Nos arguments :
1) Montrez-nous les chiffres exacts pour la Loire-Atlantique, et pas des chiffres globaux "Pays de Loire". Autre argument important : l'émission est très rarement tournée en Loire-Atlantique et, sous-titrée, si plus de sujets concernaient le département elle serait plus attractive. Car c'est vrai qu'il y a peu de locuteurs mais ailleurs également. A France 3 vous avez "un réseau" de brittophones mais nous aussi nous pouvons aider à trouver des sujets et des gens. Une autre chaîne (privée et actuellement sur le satellite…) dit qu'elle n'a pas de problèmes pour trouver des locuteurs.
2) Vous avez la volonté de faire des dessins animés en breton et des programmes pour enfants alors qu'un pourcentage très faible d'entre eux apprend la langue ce qui prouve que vous pouvez produire des émissions en dehors des critères d'audience. C'est un acte politique que vous assumez.
3) Au lieu de supprimer l'émission vous pourriez en faire davantage la promotion à l'antenne et même avec les associations, les écoles, etc. qui peuvent être des relais efficaces.

Votre argument :
"Impossibilité technique pour émettre sur le seul département de Loire-Atlantique"
Nos arguments :
1) Ce n'est pas une nouvelle émission, elle a été diffusée pendant environ trente ans en Loire Atlantique, il n'y a pas eu de changement technique majeur.
2) Il y a certainement d'autres zones de diffusion pour le breton (Manche et Mayenne), et les autres langues (le Basque) où les frontières que vous vous imposez ne correspondent pas à vos émetteurs. Des oreilles d'êtres humains installés en Anjou ou en Vendée peuvent entendre techniquement du Breton. Peu de protestations vous viennent de l'extérieur de la Bretagne et il faudra nous prouver qu'elles sont plus nombreuses que pour toutes les autres émissions que vous diffusez. Une émission en breton du service public est programmée sur un "Très Grand Ouest" depuis Rennes c'est "Sul, gouel ha bemdez". Elle est produite en Modulation de Fréquence le jeudi sur France Bleu Armorique et rediffusée le samedi midi en Petites Ondes sur la fréquence de France Info, et en radio les sous-titres n'existent pas ! Pour l'anecdote, elle a été supprimée quelques semaines et après une manifestation festive elle est revenue à l'antenne : c'est un encouragement pour nous !

Votre argument :
"Faiblesse du nombre de locuteurs"
Nos arguments :
1) Selon l'INSEE 7000 locuteurs de langue bretonne vivent en Loire-Atlantique. Ce sont des locuteurs actifs de plus de 18 ans. Ne sont pas comptés les enfants et les locuteurs passifs, ceux qui comprennent la langue sans la parler, et tous ceux qui savent lire les sous-titres en français ! (sous-titres qui intéressent aussi les malentendants).
2) Tous les gens de notre Collectif ne parlent pas breton mais sont attachés à la diffusion de Red An Amzer.
3) Il n'est pas acceptable de faire une ségrégation entre les habitants de la Bretagne à cinq départements reconnue par la Charte Culturelle de Bretagne signée entre l'Etat, la Région Bretagne et le département de Loire-Atlantique.

aaaaaVoici notre réponse par écrit à vos arguments, nous souhaitons continuer ces échanges jusqu'à ce que nous ayons obtenu satisfaction : nous demandons le retour immédiat de l'émission Red An Amer dans les télévisions de notre département !

aaaaaAu plaisir de vous lire, veuillez recevoir l'expression de nos cordiales et exigeantes salutations bretonnes,

Jean-Yves Gervais, Président de l'Agence Culturelle Bretonne
Pour le Collectif "Du breton dans ma télé !" / Kenstrollad "Brezhoneg 'barzh an tele !"

N.B. : Vous dites ne jamais annoncer quand vous supprimez une émission et vous n'avez pas annoncé non plus celle qui remplace Red An Amzer en Loire-Atlantique puisqu'elle n'existe pas. Ce sont des reportages produits en-dehors de votre société sur différents thèmes. Dimanche dernier le film sur le port de Nantes aurait certainement aussi été apprécié en "Bretagne Administrative". Une raison de plus pour déplorer les frontières que vous mettez en place.

 

 



Lettre ouverte à Monsieur le Directeur de France3-Ouest

avec copies à :
- Monsieur le Président du Conseil Régional de Bretagne
- Monsieur le Président du Conseil Général de Loire-Atlantique
- Monsieur le Directeur Général de France 3, Paris
- Monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication

aaaaaNantes, le 8 novembre 2002

aaaaaMonsieur le Directeur de France3-Ouest

aaaaaL'Assemblée Générale de l'Agence Culturelle Bretonne qui fédère et représente 68 associations de Loire-Atlantique et rassemble ainsi plus de 4000 adhérents demandeurs d'information en matière d'actualité culturelle bretonne, notamment celle produite par votre Service Public sous la forme de l'émission en langue bretonne du dimanche, "Red an Amzer", accessible à tous puisque sous-titrée en français, s'indigne de la suppression de sa diffusion en Loire-Atlantique depuis Septembre 2002, sans la moindre annonce dans les médias, y compris le vôtre. Elle réfute la soit-disant justification que Madame votre Chargée de Communication expédie aux nombreuses protestations dispersées qui vous ont déjà été adressées, à savoir qu'on ne saurait imposer aux auditeurs limitrophes de notre département une heure par semaine d'émission sous-titrée ! Elle a de multiples raisons de ne voir là qu'un camouflage hypocrite du motif de votre décision, et considère en outre qu'elle soulève une grave question concernant les mécanismes de pouvoir dans notre République.

aaaaaIl paraît en effet assuré que l'émetteur de Rennes est capté en Mayenne et en Manche, sans que cela entraîne la suppression de l'émission en Ille-et-Vilaine. Par ailleurs, vous ne mentionnez pas de protestations issues de nos départements voisins, dont aucun média ne s'est fait l'écho à notre connaissance ; les Bretons y sont d'ailleurs nombreux ! Cette émission y a été diffusée sans sous-titres pendant de nombreuses années sans que cela ait fait problème ! En quoi d'ailleurs de telles protestations serait-elles recevables, alors que France 5/Arte diffusent en langues étrangères beaucoup plus d'heures d'émissions sous-titrées ? Et Nantes diffuse régulièrement en soirée sur France 3 des informations propres à l'estuaire, dont l'intérêt pour nos voisins ne paraît pas capital !

aaaaaEt si votre argument devait être pris en considération, nous conclurions qu'il appartient au service public de mettre en place les conditions techniques permettant de recevoir en Loire-Atlantique une émission à laquelle le département a droit. En effet, les dispositions de la Charte Culturelle Bretonne signée par l'Etat, la région administrative Bretagne et le département de Loire-Atlantique ne font aucune discrimination à l'encontre de ce département, et vous recevez à ce titre une aide financière destinée au soutien des émissions en langue bretonne. On peut souligner en outre que les brittophones venus de Basse-Bretagne sont à coup sûr plus nombreux en Loire-Atlantique qu'en Ille-et-Vilaine, et que le pays nantais est bien plus marqué par le breton dans ses noms de lieux que le pays rennais, comme l'ont montré les récents travaux de J. Y. Le Moing.

aaaaaA une époque où le développement de l'enseignement permet à un nombre croissant de personnes de Loire-Atlantique de tous âges d'accéder à une connaissance solide de la langue bretonne, ce département est donc victime d'une discrimination inique, et cela apparaît en outre comme un agression caractérisée vis à vis de la langue bretonne, qui est en grand danger de disparaître. Et cela de votre fait, à moins que vous ne soyez que l'exécutant silencieux de volontés politiques masquées donc honteuses, dans le droit fil des efforts de débretonnisation de ce département poursuivis à grand renforts de deniers publics par les services de communication des "Pays de Loire". Rappelons parallèlement que Monsieur le Président de la République n'est pourtant pas avare de déclarations en faveur de la diversité linguistique (certes, principalement dans les assemblées internationales).

aaaaaPar ailleurs la décision que vous avez prise, personnellement autant qu'on sache, soulève aussi un problème fondamental quant au fonctionnement de la démocratie française. Peut-on admettre qu'un responsable de service public remette en cause à son gré les dispositions signées par des élus ? C'est pourquoi nos associations s'adressent aussi solennellement à eux par l'intermédiaire de Messieurs les Présidents des assemblées territoriales afin qu'ils s'expriment sur ce sujet, à un moment où il est envisagé d'étendre leur autorité. Entériner en silence cette décision administrative en se dérobant devant leur responsabilité là aussi, comme il le font depuis des années sur la question du découpage régional, serait un exemple supplémentaire du dépérissement de la démocratie en France. Il ne faudra pas s'étonner du taux d'abstention aux élections, au bénéfice d'aventuriers de tous bords.

aaaaaVeuillez recevoir l'expression de nos salutations profondément citoyennes.

aaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaLe Président de l'A. C. B.

aaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaJean-Yves Gervais

 



à : M. Rémy Pflimlin, Directeur Général de France 3
M. Alain Seban, Directeur du développement des Médias au Ministère de la Culture et de la Communication

objet : arrêt de la diffusion en Loire-Atlantique de l'émission de France 3 Ouest Red An Amzer (émission en breton sous-titrée en français)
réponse aux lettres de M. Pflimlin (5 février 2003) et M. Seban (6 février 2003) (copies jointes)

Nantes, le 27 février 2003,

Messieurs,

Merci d'avoir répondu à nos courriers précédents. Nous avons remarqué la connivence de vos réponses et souhaitons poursuivre cet échange de manière plus approfondie aussi nous vous envoyons cette même lettre pour continuer la discussion.

Le découpage administratif actuel Bretagne/Pays de Loire ne peut être une réponse à l'arrêt de la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique puisque la Bretagne culturelle à cinq départements est reconnue officiellement dans son intégralité par la "Charte Culturelle de Bretagne" proposée en 1977 par le Président de la République, M. Valéry Giscard d'Estaing, et signée en 1978 par le Ministre de la Culture, le Ministre de l'Education, les Présidents du Conseil Régional de Bretagne, des Conseils Généraux des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, le Président du Comité Economique et Social, les Préfets de la Région Bretagne, des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de Loire-Atlantique (également Préfet des Pays de la Loire) et aussi le Président de la Société France Régions 3 !

Le Préambule à la Charte Culturelle de Bretagne commence ainsi : "La présente Charte constitue de la part de l'Etat, de l'établissement Public Régional de Bretagne, des Conseils Généraux des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique, un acte de reconnaissance de la personnalité culturelle de la Bretagne et l'engagement d'en garantir le libre épanouissement. Elle répond au désir de respect de leur identité exprimé par la population bretonne et ses élus." Le chapitre II de cette Charte est consacré à la "Diffusion des cultures et de la langue bretonne : radio et télévision". Il commence ainsi : "L'élargissement de l'expression et de la diffusion de la culture et de la langue bretonne à la radio et à la télévision est l'une des conditions de l'épanouissement de la culture régionale."

Cette charte n'est pas caduque puisque les structures qu'elle a créées, le Conseil Culturel de Bretagne, l'Institut Culturel de Bretagne et l'Agence Technique Culturelle Régionale de Bretagne, existent toujours et se sont même développées depuis. Cette charte est aussi une des bases de la présence sur les 5 départements bretons des écoles bilingues breton-français : Div Yezh (public), Diwan (immersif) et Dihun (privé catholique). Et c'est suite à la signature de cette charte que la Région administrative Bretagne aide financièrement les programmes en breton de France 3 Ouest : environ 150.000 Euros cette année !

La Bretagne à cinq départements est toujours d'actualité dans les assemblées élues. Le 15 juin 2001, le Conseil Général de Loire-Atlantique a voté un "Vœu pour la reconnaissance institutionnelle de l'identité bretonne en Loire-Atlantique" (copie jointe) et le 2 juillet 2001 le Conseil Régional de Bretagne a réaffirmé son vœu voté en 1997 pour la réunification de la Bretagne (copie jointe).

Vous avancez également l'argument des moyens techniques de diffusion qui ne coïncident pas avec les frontières départementales et régionales. Red An Amzer n'est pas une nouvelle émission, elle a été diffusée pendant environ trente ans en Loire Atlantique, il n'y a pas eu de changement technique majeur. Qu'est-ce qui a changé ? L'arrivée de François Fillon au Gouvernement ? Il y a d'autres zones de diffusion pour le breton (Manche et Mayenne), et les autres langues (le Basque) où les frontières que vous vous imposez ne correspondent pas aux émetteurs de France 3. Des oreilles d'êtres humains installés en Anjou ou en Vendée peuvent entendre techniquement du Breton et les yeux correspondants sont même capables de lire le sous-titrage en français. Peu de protestations viennent de l'extérieur de la Bretagne, en tous cas pas plus que pour n'importe quelle autre émission de télévision. Si vous le désirez nous pouvons fournir des témoignages de téléspectateurs vivant en dehors de Bretagne et qui appréciaient de recevoir Red An Amzer.

Nous ne renoncerons pas à demander le retour de la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique car, nous le savons, les utilisateurs du Service Public, qui en plus de leurs impôts paient la Redevance, peuvent avoir gain de cause. Deux exemples :
- Une émission en breton du service public est programmée sur un "Très Grand Ouest" depuis Rennes c'est "Sul, gouel ha bemdez". Elle est produite en Modulation de Fréquence le jeudi sur France Bleu Armorique et rediffusée le samedi midi en Petites Ondes sur la fréquence de France Info, et en radio les sous-titres n'existent pas ! Cette émission a été supprimée quelques semaines et après une manifestation festive elle est revenue à l'antenne : c'est un encouragement pour nous !
- FIP Nantes a failli disparaître des ondes de Loire-Atlantique et après une forte mobilisation des auditeurs la direction de Radio France a dû faire marche arrière : on peut toujours entendre FIP à Nantes et à Saint-Nazaire. Un autre encouragement à continuer !

Nous continuons donc de demander le retour de Red An Amzer en Loire-Atlantique.

Veuillez recevoir, messieurs, nos salutations respectueuses,

pour le Collectif "Du Breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !"
Jean-Yves Gervais
Président de l'Agence Culturelle Bretonne

 


 



PETITION / SINADEG
Pour le maintien et le développement
des émissions en breton
en Loire-Atlantique sur France 3

Les soussignés s'élèvent contre la suppression de la diffusion en Loire-Atlantique de l'émission télévisée en breton (sous-titrée en français) RED AN AMZER.

Les élus de Loire-Atlantique ont affirmé par leurs votes et leurs déclarations l'appartenance culturelle de ce département à la Bretagne. Sa population ne cesse de l'exprimer à travers des sondages nombreux et concordants. Cette décision et le projet de remplacer RED AN AMZER par une émission sur les " Pays de la Loire " constituent de véritables provocations.

Les soussignés demandent non seulement que l'émission soit de nouveau programmée sans délai, mais qu'elle le soit à une heure d'écoute digne de son intérêt.

Ils demandent par ailleurs que les programmes d'information régionale reçus en Loire-Atlantique intègrent normalement des informations sur les quatre autres départements bretons.

Goulenn a reomp ma vo adskignet an abadenn vrezhonek el Liger-Atlantel gant France 3.
Nac'han a reomp an droukziforc'h-mañ etre ar vretoned !

Télécharger la pétition destinée aux responsables de France 3 Ouest

signer la pétition en ligne : http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=661

 

 


 

Le collectif "Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !" a été reçu le lundi 24 Mars par Dominique Baudis, Président du C.S.A.

Le collectif "Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !" rassemble depuis fin novembre 2002 les téléspectateurs qui protestent contre la suppression par France 3 Ouest de la diffusion en Loire-Atlantique de l'émission en breton, sous-titrée en français, "Red an amzer".

Au delà de la mobilisation citoyenne (manifestation, pétition), le Collectif a lancé une procédure de mise en demeure de France 3 pour non-respect de la loi et de son cahier des charges auprès du Conseil Supérieur de l'Audio-visuel (C.S.A.) en vertu de l'article 42 de la loi de 1986, modifiée en 2000, qui autorise les associations de téléspectateurs à saisir l'Autorité régulatrice.

Des représentants du Collectif ont donc été reçu à Paris le lundi 24 mars par M. Dominique Baudis, président du C.S.A., qui a confirmé la légalité de cette procédure. Il a d'ailleurs noté que l'association "Les pieds dans le PAF " et le Collectif étaient les premiers à faire une démarche sur cette base juridique.

Le Président du C.S.A. a semblé partager l'étonnement du Collectif quant à l'interruption de la diffusion de "Red an amzer" en Loire-Atlantique. Il a constaté le précédent que constitue la diffusion dans notre département d'une émission en langue bretonne pendant trente ans par le service public de télévision.

Dominique Baudis s'est engagé à faire suivre la requête auprès des autres membres du C.S.A., qui rendront un avis.

AUTRES INFOS SUR NOTRE ACTION

Désormais, 8 des 10 députés de Loire-Atlantique demandent le retour de la langue bretonne sur France 3 dans notre département : Jean-Marc Ayrault, Edouard Landrain, Claude Evin, Jean-Pierre Le Ridant, Jacques Floch, Christophe Priou et Marie-Françoise Clergeau. André Trillard, Président du Conseil Général et sénateur de Loire-Atlantique, et Jean-Yves Cozan, vice-président du Conseil Régional de Bretagne, nous ont aussi apporté leur soutien.

L'action du Collectif "Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !" ne s'arrêtera que lorsque Red an amzer sera rediffusée en Loire-Atlantique.

Il est toujours possible de signer notre pétition sur http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=661

Collectif "Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !"
Renseignements : 02 51 84 16 07 - http://www.acb44.fr.st

 

 


 

DEMANDE DE MISE EN DEMEURE DE FRANCE 3 POUR NON-RESPECT DE LA LOI ET DU CAHIER DES CHARGES
diffusion du Breton en Loire-Atlantique

demande présentée par l'association nationale des téléspectateurs " Les Pieds dans le PAF " et le collectif " Du Breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele ! "

L'association " Les Pieds dans le PAF " est habilitée à présenter cette demande de mise en demeure en vertu de l'article 42 de la Loi n°86-1067 du 30 septembre 1986 modifiée par la Loi n°2000-719 du 1er Août 2000 :

"Le Conseil supérieur de l'audiovisuel peut mettre en demeure les éditeurs et distributeurs de services de radiodiffusion sonore ou de télévision de respecter les obligations qui leur sont imposées par les textes législatifs et réglementaires et par les principes définis à l'article premier de la présente loi.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel rend publiques ces mises en demeure.

Les organisations professionnelles et syndicales représentatives du secteur de la communication audiovisuelle, le Conseil national des langues et cultures régionales et les associations familiales reconnues par l'Union nationale des associations familiales ainsi que les associations ayant dans leur objet social la défense des intérêts des téléspectateurs peuvent demander au Conseil supérieur de l'audiovisuel d'engager la procédure prévue au premier alinéa du présent article."

Nous constatons que France 3 ne remplit pas ses obligations définies dans la Loi et dans son Cahier des Charges :

" LOI N° 86-1067 DU 30 SEPTEMBRE 1986
TITRE III " DU SECTEUR PUBLIC DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE "

Article 43-11 de la Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 modifiée par la Loi n° 2000-719 du 1er août 2000 : Elles assurent la promotion de la langue française et mettent en valeur le patrimoine culturel et linguistique dans sa diversité régionale et locale.

CAHIERS DES CHARGES DE FRANCE 2 ET FRANCE 3 (décret n°94-813) :

Article 16 : La société contribue à l'expression des principales langues régionales parlées sur le territoire métropolitain. "

NOUS DEMANDONS LE RETABLISSEMENT DE LA DIFFUSION DE L'EMISSION " RED AN AMZER " EN LOIRE-ATLANTIQUE

Depuis septembre 2002, l'émission de France 3 en langue bretonne, sous-titrée en français, Red An Amzer, n'est plus diffusée en Loire-Atlantique le dimanche matin alors qu'elle l'est toujours dans le reste de la Bretagne. Tout le monde ne s'est pas aperçu aussitôt de la disparition de l'émission puisqu'une grève a paralysé les programmes régionaux à la même époque et que certains dimanches matins un programme sportif était diffusé en direct.

Ces éléments conjoncturels expliquent sans doute la réaction graduelle des téléspectateurs dans leur protestation. Tout de même, à l'automne, de nombreuses personnes et associations ont protesté auprès de la chaîne de service public et n'ont même pas toutes reçu une réponse polie.

Le Collectif "Du Breton dans ma télé ! Brezhoneg 'barzh an tele !", en fédérant des structures et des individus, s'est créé pour amplifier les protestations individuelles et de chacune de nos associations. Nous demandons ensemble le retour immédiat de l'émission dans les télévisions de notre département.

DEMARCHES DEJA ENTREPRISES

Nous appelons les téléspectateurs à signer notre pétition.

Cette opération lancée début décembre a recueilli pour le moment les signatures de plus de 3300 personnes dont Francis Favereau, Kristian Guyonvarc'h, Jean-Louis Jossic et les membres du groupe Tri Yann, les membres des groupes EV et Tri Bleiz Die, Corinne Ar Mero, Gilles Servat, Gaël Roblin, Gérard Voisin, Jean-Loup Le Cuff, Bernard Le Nail, Jean Ollivro, Mélanie Guyomard, Jean-Yves Cozan, Ronan Leprohon, Ronan Huon, des conseillers municipaux de Nantes, Saint-Nazaire, Indre et Treillières (dont le Maire)...

Les associations, partis politiques ou structures : 44 Pieds dans le PAF, Agence Culturelle Bretonne (qui regroupe 70 associations), Alliance Fédéraliste Bretonne, Alternatifs 44, Ar Falz 44, Association Polyglotte, Association Vantyé, Breizh Nao, Bretagne Plus, Cercle Breton de Nantes, Chorale Anna Vreizh, Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme, Connaissance des Celtes, C.U.A.B, Dihun 44, Div Yezh, Diwan Bro Naoned, Emgann, Festival les Celtomania, Institut La Persagotière, Kendalc'h, Kentelioù an Noz, Nantes Est Une Fête (NEUF), Sked Naoned, Ti Keltiek, U.D.B. et Les Verts 44 nous soutiennent.

Nous déposerons les signatures régulièrement.

Nous avons fait un premier dépôt à France 3 Nantes et Rennes le mercredi 22 janvier. Des délégations du Collectif y ont été reçues. Après l'envoi à Paris d'une copie des pétitions, nous avons reçu une réponse de la Direction Générale de France 3.

Nous interpellons les responsables politiques et de la société civile.

Huit des dix députés de Loire-Atlantique ont protesté après la suppression de la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique.
- Jean-Marc Ayrault : "Je considère qu'il s'agit d'une des missions du service public que d'offrir à des territoires et à leurs populations un accès aux cultures historiques qui participent de leur identité".
- Edouard Landrain : "Ne doutez pas de ma détermination à faire en sorte qu'au niveau culturel la langue bretonne soit diffusée sur l'ensemble du territoire de la Bretagne historique".
- Claude Evin : "souhaiterait connaître les mesures qui sont envisagées afin d'amener France 3 à respecter la lettre et l'esprit de son cahier des charges" (question au Ministre de la Culture et de la Communication).
- Jean-Pierre Le Ridant : "Aussi, sensible à ce que la culture bretonne soit accessible à l'ensemble des habitants de notre département, tenais-je à assurer votre Collectif de mon entier soutien et vous faire part de mon intervention auprès de France Télévision".
- Jacques Floch : "J'interviens ce jour, par l'intermédiaire d'une question écrite, auprès de Monsieur Aillagon, Ministre de la Culture et de la Communication, afin que soit respecté le cahier des charges signé par France 3".
- Christophe Priou : " Vous me sollicitez pour obtenir mon soutien à votre action de maintien des émissions en breton et notamment par France 3 en Loire-Atlantique. C'est bien volontiers que je vous apporte mon soutien à ce sujet, estimant que ces programmes en vigueur font l'objet d'une attente auprès des téléspectateurs".
- Marie-Françoise Clergeau et Michel Hunault nous soutiennent également.

Monsieur André Trillard, Président du Conseil Général et sénateur de Loire-Atlantique nous a écrit : "Je comprends votre exaspération face à la suppression de la diffusion, sur le département de Loire-Atlantique, de l'émission en Langue bretonne, sous-titrée en français " Red An Amzer ", sur France 3 Ouest. "

Nous saisissons le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.

Nos démarches auprès des responsables de France 3 Ouest, de la Direction Générale de France 3 et du Ministère de la Culture et de la Communication se sont soldées par des échecs et des fins de non-recevoir, avec un sentiment de connivence entre la chaîne publique et le Ministère, c'est pourquoi nous nous adressons au C.S.A.

LES ARGUMENTS DE FRANCE 3 ET NOTRE REPONSE

Nous avons été reçus à France 3 Nantes et Rennes le mercredi 22 janvier et M. Rémy Pflimlin, Directeur-Général de France 3 nous a écrit le 5 février. Les raisons de la suppression de Red An Amzer nous ont donc été données : la séparation administrative entre les régions Bretagne et Pays de la Loire et l'impossibilité de n'émettre qu'en Loire-Atlantique puisque l'émetteur de Nantes couvre le département mais aussi la Vendée et une grande partie du Maine-et-loire. Ces deux raisons sont contradictoires : pourquoi évoquer des problèmes techniques si la raison est la séparation administrative ?

Voici notre réponse :

1 - Séparation administrative

Le découpage administratif actuel Bretagne/Pays de Loire ne peut être invoqué pour décider l'arrêt de la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique puisque la Bretagne culturelle à cinq départements est reconnue officiellement dans son intégralité par la "Charte Culturelle de Bretagne" proposée en 1977 par le Président de la République, M. Valéry Giscard d'Estaing, et signée en 1978 par le Ministre de la Culture, le Ministre de l'Education, les Présidents du Conseil Régional de Bretagne, des Conseils Généraux des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, le Président du Comité Economique et Social, les Préfets de la Région Bretagne, des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de Loire-Atlantique (également Préfet des Pays de la Loire) et aussi le Président de la Société France Régions 3 !

Le Préambule à la Charte Culturelle de Bretagne commence ainsi : "La présente Charte constitue de la part de l'Etat, de l'établissement Public Régional de Bretagne, des Conseils Généraux des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique, un acte de reconnaissance de la personnalité culturelle de la Bretagne et l'engagement d'en garantir le libre épanouissement. Elle répond au désir de respect de leur identité exprimé par la population bretonne et ses élus." Le chapitre II de cette Charte est consacré à la "Diffusion des cultures et de la langue bretonne : radio et télévision". Il commence ainsi : "L'élargissement de l'expression et de la diffusion de la culture et de la langue bretonne à la radio et à la télévision est l'une des conditions de l'épanouissement de la culture régionale."

Cette charte n'est pas caduque puisque les structures qu'elle a créées, le Conseil Culturel de Bretagne, l'Institut Culturel de Bretagne et l'Agence Technique Culturelle Régionale de Bretagne, existent toujours et se sont même développées depuis. Et c'est suite à la signature de cette charte que la Région administrative Bretagne aide financièrement les programmes en breton de France 3 Ouest : environ 150.000 Euros cette année ! La charte est aussi une des bases de la présence sur les 5 départements bretons des écoles bilingues breton-français : Div Yezh (public), Diwan (immersif) et Dihun (privé catholique).

La Loire-Atlantique est située dans la "zone d'influence" du Breton puisqu'on peut enseigner cette langue officiellement dans le cadre de l'enseignement public grâce aux Lois Deixone (1951) et Savary (1982) et à la Circulaire Bayrou (1995). Egalement, selon l'article 28 du décret 90-680 du 01.08.90 et la note de service 97-039 du 12.02.97, la Loire-Atlantique fait partie de la liste des départements bretons où le détachement de fonctionnaires titulaires de l'Etat pour enseigner la langue bretonne est possible.

Comme dans le reste de la Bretagne (Académie de Rennes), le Breton est l'option facultative pour le concours de professorat des écoles en Loire-Atlantique (Académie de Nantes). Les quatre autres départements des Pays de Loire ont une option différente. Enfin un conseil académique des langues est créé dans l'Académie de Nantes pour le Breton en Loire-Atlantique et le Poitevin en Vendée. C'est là aussi une reconnaissance du caractère breton de notre département. La non-diffusion de programmes en Breton (et en Poitevin pour la Vendée) par France 3 va donc à l'encontre de la reconnaissance par l'Education Nationale de la spécificité bretonne de la Loire-Atlantique et poitevine de la Vendée.

La langue bretonne est donc présente en Loire-Atlantique dans les écoles bilingues maternelles et primaires, dans les cours de Breton au collège, au lycée, à l'Université et dans des cours du soir associatifs dans 17 communes du département. Plusieurs villes ont décidé d'inscrire leur nom en breton à leur entrée : Nantes, Guérande, Le Croisic, Orvault, Batz-sur-Mer, La Turballe, Le Pouliguen, Blain, La Grigonnais, Le Gâvre...

La Bretagne à cinq départements est toujours d'actualité dans les assemblées élues. Le 22 juin 2001, le Conseil Général de Loire-Atlantique a voté un "Vœu pour la reconnaissance institutionnelle de l'identité bretonne en Loire-Atlantique" (46 voix pour, 1 contre, 3 abstentions) et le 2 juillet 2001 le Conseil Régional de Bretagne a réaffirmé son vœu voté en 1997 pour la réunification de la Bretagne (vœu adopté à l'unanimité, trois non-participations au vote).

Au-delà des décisions administratives et des votes des assemblées territoriales la culture bretonne, dont la langue est l'une des bases, est bien vivante en Loire-Atlantique. L'Agence Culturelle Bretonne a annoncé 232 événements dans le département en 2002. la Fest Yves Gouel Erwan, fête de la Bretagne, a été inventée à Nantes le 19 mai 1997. Elle se développe chaque année dans la région, en France et dans le monde entier : en 2002 elle a eu lieu à Rennes ou Quimper, mais aussi à Tours, Le Havre, Montréal et en Nouvelle-Calédonie !

2 - L'émetteur de Nantes

France 3 avance également l'argument des moyens techniques de diffusion qui ne coïncident pas avec les frontières départementales et régionales. Red An Amzer n'est pas une nouvelle émission. Des programmes en Breton sont diffusés depuis environ trente ans en Loire-Atlantique par le service public. Il n'y a pas eu de changement technique majeur. Qu'est-ce qui a changé ? L'arrivée de l'ancien Président de la Région des Pays de Loire, François Fillon, au Gouvernement ?

Il y a d'autres zones de diffusion pour le breton (Manche et Mayenne), et les autres langues (le Basque) où les frontières que la chaîne s'impose ne correspondent pas à ses émetteurs. Des oreilles d'êtres humains installés en Anjou ou en Vendée peuvent entendre techniquement du Breton et les yeux correspondants sont même capables de lire le sous-titrage en français. Peu de protestations viennent de l'extérieur de la Bretagne, en tous cas pas plus que pour n'importe quelle autre émission de télévision. Si les responsables de France 3 le désirent nous pouvons fournir des témoignages de téléspectateurs vivant en dehors de Bretagne et qui appréciaient de recevoir Red An Amzer.

Nous ne renoncerons pas à demander le retour de la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique car, nous le savons, les utilisateurs du Service Public, qui en plus de leurs impôts paient la Redevance, peuvent avoir gain de cause.

Deux exemples :

Une émission en breton du service public est programmée sur un "Très Grand Ouest" depuis Rennes c'est "Sul, gouel ha bemdez". Elle est produite en Modulation de Fréquence le jeudi sur France Bleu Armorique et rediffusée le samedi midi en Petites Ondes sur la fréquence de France Info, et en radio les sous-titres n'existent pas ! Cette émission a été supprimée quelques semaines et après une manifestation festive elle est revenue à l'antenne : c'est un encouragement pour nous !

FIP Nantes a failli disparaître des ondes de Loire-Atlantique et après une forte mobilisation des auditeurs la direction de Radio France a dû faire marche arrière: on peut toujours entendre FIP à Nantes et à Saint-Nazaire. Un autre encouragement à continuer notre action !

 

 


 

LA REPONSE DU C.S.A.
15 mai 2003

Le collectif "Du Breton dans ma télé !" entendu par le CSA : France 3 doit reprendre la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique

Grâce à une procédure jamais utilisée auparavant, l'article 42 de la loi n°86-1067 sur l'audiovisuel, le collectif "Du Breton dans ma Télé" et l'Association Les Pieds dans le Paf ont saisi le CSA pour contraindre France 3 à reprendre la diffusion de l'émission en breton, sous-titrée en français, Red An Amzer en Loire-Atlantique.

En réunion plénière, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a reconnu la légitimité de cette requête. "Soucieux de prendre en compte les intérêts des téléspectateurs", il a adressé un courrier à la chaîne. Sans reconnaître néanmoins le manquement au Cahier des Charges et à la Loi par le service public de télévision il reconnaît que "la suppression de ce programme proposé depuis de nombreuses années s'oppose aux intérêts manifestés par une partie du public très attaché à l'expression de la langue bretonne en Loire-Atlantique". Il demande donc à France 3 de concilier les contraintes techniques et l'attente des téléspectateurs du département.

Evidemment, le Collectif suivra de près la mise en oeuvre de cette recommandation et est prêt à rencontrer la chaîne pour en étudier les modalités et une promotion de l'émission sur le département.

La reconnaissance de la procédure et la décision du CSA constituent, pour les téléspectateurs et leurs représentants, un moyen essentiel pour faire valoir leurs droits et leurs attentes.

 

Le texte du courrier de M. Dominique BAUDIS, président du CSA, à M. Rémy PFLIMLIN, directeur général de France 3

Monsieur le Directeur général.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a été saisi officiellement par l'association " Les Pieds dans le Paf " et le collectif "Du breton dans ma télé" d¹une demande de mise en demeure de votre société, en application de l¹article 42 de la loi n°86-1 067 du 30 septembre 1986 modifiée, à la suite de la suppression de la diffusion de l¹émission hebdomadaire Red an Amzer en Loire-Atlantique.

Par lettre du 15 avril dernier, vous nous avez fait part de vos remarques sur la politique de France 3 Ouest en matière de diffusion d¹émissions en langue bretonne et je vous en remercie.

Le Conseil supérieur de l¹audiovisuel, réuni en assemblée plénière le 6 mai 2003 a considéré avec attention les arguments que vous développez pour justifier une décision qui relève entièrement de la responsabilité éditoriale de France 3.

Toutefois, dans la mesure où la suppression de ce programme proposé depuis de nombreuses années en Loire-Atlantique s¹oppose aux intérêts manifestés par une partie du public très attaché à l¹expression de la langue bretonne dans ce département, le Conseil vous demande de bien vouloir étudier, comme vous l¹envisagez dans votre lettre, les solutions techniques permettant, sans utiliser de ressource hertzienne supplémentaire, de concilier votre souci d¹adapter la zone de diffusion de ce programme et les intérêts du plus grand nombre de téléspectateurs.

 

 


 

INVITATION A UN PIQUE-NIQUE

Après la démarche auprès du CSA, nous avons invité à un pique-nique devant France 3 pour le retour rapide de Red An Amzer sur les téléviseurs de Loire-Atlantique

" Pour enterrer un dossier, créez une commission " disait Clémenceau. Les dirigeants de France 3 choisissent eux la réalisation d'une étude.

Le CSA a reconnu la légitimité de la demande du Collectif " Du Breton dans ma télé " concernant le retour de RED AN AMZER (l'émission en breton sous-titrée en français) sur les téléviseurs de Loire-Atlantique. Il a demandé à la chaîne d'étudier, comme elle s'y était engagée, " les solutions techniques permettant, sans utiliser de ressource hertzienne supplémentaire, de concilier (son) souci d'adapter la zone de diffusion de ce programme et les intérêts du plus grand nombre de téléspectateurs ".

Afin de connaître l'objet de l'étude, ses délais de mise en œuvre et la date envisagée pour le retour de l'émission à l'antenne, le Collectif a écrit à la Direction Générale de France 3 qui s'est contentée de confirmer, sans plus de précisions, que " plusieurs études, sur les aspects techniques mais également les données financières seront menées prochainement par les services concernées ". Ce manque d'information et de transparence de la chaîne publique démontre que rien n'est en cours et que France 3 se moque des téléspectateurs de Loire Atlantique et du CSA ! La chaîne espère-t-elle faire passer les études liées à la mise en place de la télévision numérique terrestre, qui n'est pas prête de voir le jour, pour une recherche en faveur d'une adaptation de la zone de diffusion des émissions en breton sur la Loire-Atlantique ?

Privés de leurs émissions depuis septembre, les téléspectateurs et le collectif sont impatients de retrouver Red An Amzer sur leur petit écran. Une solution est pourtant simple en attendant les résultats de ces éventuelles études : la reprogrammation de l'émission sur la zone de diffusion actuelle correspondant à TV ESTUAIRE comme France 3 l'a fait pendant 30 ans !

Pour obtenir cette reprogrammation,

Le collectif " Du breton dans ma télé !"
a invité les téléspectateurs
à un pique-nique
et une diffusion publique
de RED AN AMZER
devant France 3
(2 rue Gaétan Rondeau à Nantes)
le Dimanche 22 juin à partir de 11h


Ceux qui n'ont pas pu venir devant France 3 à Nantes ont peut-être vu quelques images de notre action à la télé. En effet nous avons été filmés par France 3 qui a diffusé, seulement sur le réseau "Pays de Loire", quelques courtes secondes avec en commentaire le discours officiel : nous réfléchissons sérieusement au problème ! Cette nouvelle action du Collectif fut positive : après la diffusion de Red An Amzer en plein air nous avons pu discuter avec le rédacteur en chef adjoint de France 3 Nantes. Toujours le même dialogue de sourds avec un nouveau mot toutefois : "momentanément". L'arrêt de diffusion en Loire-Atlantique de Red An Amzer serait donc officiellement provisoire !

 

 

 


 

LA SITUATION EN SEPTEMBRE 2003

L'émission "Red An Amzer" ne revient pas à l'antenne sur France 3 en Loire-Atlantique en ce mois de septembre 2003. C'est certain depuis la conférence de presse de rentrée de France 3 Ouest le jeudi 11 septembre.

A la différence de l'année dernière, le sujet a été évoqué par la direction de la chaîne devant les journalistes mais seulement pour répondre au CSA qui a demandé de trouver une solution technique pour diffuser dans notre département : "Cette solution existe, au prix d'une petite modification technique sur l'antenne".

Il ne s'agit pas comme on pourrait le croire à la première lecture de l'antenne de France 3 mais de celle de chaque spectateur qui doit donc se débrouiller tout seul pour tourner l'antenne de son poste de télévision vers un émetteur de Bretagne administrative !

A noter que le 30 juin dernier le Conseil Régional de Bretagne a voté à l'unanimité un vœu pour que France 3 suive la recommandation du CSA de diffuser "Red An Amzer" en Loire-Atlantique. Après le soutien de 8 des 10 députés de Loire-Atlantique c'est une bonne chose mais ce n'est encore pas suffisant !

 

 

 


 

Breton, Mensonge et Vidéo
LE COLLECTIF "DU BRETON DANS MA TÉLÉ ! / BREZHONEG 'BARZH AN TELE !" a démontré que France 3 ment aux téléspectateurs, aux élus et au CSA

À l'initiative du Collectif "Du Breton Dans Ma Télé ! / Brezhoneg 'Barzh An Tele !", une centaine de personnes était réunie le dimanche 19 octobre 2003, à Nantes, à l'heure exacte où "Red An Amzer" est diffusée sur le reste de la Bretagne. Depuis septembre 2002, le collectif se bat pour retrouver cette émission en breton mais sous-titrée en français qui a disparu des programmes locaux de France 3. Parmi le public présent, il y avait des militants bretons et des associations de téléspectateurs mais aussi des personnes qui s'étaient laissées abuser par les informations de France 3 et avaient modifié l'orientation de leur antennes.

En Mai 2003, le C.S.A. (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) a demandé à France 3, comme celle-ci l'avait suggéré, d'étudier les solutions techniques permettant une diffusion de ce programme, avec un minimum de débordements sur les départements voisins.

Or, l'argument technique avancé pour la suppression du programme ne tient pas (pendant 30 ans, cela n'a jamais posé de problèmes). Il n'y a pas eu non plus d'études sérieuses (en tout cas, le collectif n'a jamais pu en prendre connaissance et la promesse d'une rencontre en septembre pour en parler n'a pas été tenue).

Pour essayer de se débarrasser de ce dossier, M. Jimmy JONQUART, directeur de France 3 Ouest, lors de sa conférence de presse de rentrée du 11 septembre, n'a pas hésité à donner une solution technique qui n'existe pas : il a conseillé aux téléspectateurs de modifier l'orientation de leur antenne vers l'émetteur du Morbihan qui diffuse l'émission.

Les émetteurs concernés n'atteignent qu'une infime partie du département et surtout pas la métropole Nantes St Nazaire. II a donc été fort simple au collectif de démonter le mensonge -la " Légende " - de Jimmy JONQUART à l'aide de cartes, de constat d'huissier, d'attestations d'installateurs d'antenne.

Le Collectif va donc poursuivre son action auprès du CSA, des élus, voire en justice. Un organisme indépendant, ayant capacité à vérifier le respect des normes en matière d'installation d'antennes va être aussi mandaté pour compléter le dossier.

En effet, il est intolérable qu'une chaîne de télévision publique, qui plus est, financée par nos redevances puisse afficher un tel mépris des citoyens, des élus et d'une instance comme le CSA en divulguant une fausse information.

Il est aussi intolérable qu¹une revendication soutenue, sur un département, par plus de 3000 pétitionnaires, par 75 associations, des partis politiques, des élus (dont 8 députés sur les 10 du département), par un vœu voté à l'unanimité du Conseil Régional de Bretagne (qui participe au financement des programmes en breton), par un vœu (cette semaine) de la municipalité nantaise et d'une recommandation du CSA, ne puisse être entendue par France 3. La chaîne est-elle encore publique et à l'écoute de ses téléspectateurs ou propriété de ses dirigeants ?