hopala !
une revue culturelle de qualité en Bretagne

Lancée en mars 1999, hopala ! associe débats (institutions, identité(s), médias, culture, à travers essais et chroniques...), création (un artiste invité à chaque numéro, des études sur la place ou le positionnement des artistes et le sens de leur travail) et littératures (nouvelles, récits, poésie, haïku). Si elle se définit d'abord comme une revue bretonne, elle n'en est pas moins ouverte aux autres cultures - d'où la rubrique "culture invitée" : les Alsaciens (n°4), la Flandre (n°10), les Rroms (n°14), les Kurdes ( n°16), les Basques (n°18), bientôt les Tchétchènes, plus tard la Palestine. "C'est par le local qu'on accède à l'universel", pouvait-on lire dans le préambule du n° 0. C'est dans le droit fil de ce postulat que le développement de la réflexion débouche sur cette autre formulation : " le principe de singularité est universel et doit être opposé aux localismes dominateurs et destructifs qui se cachent derrière le discours universaliste" (n°10). Trois citations en exergue donnent un certain sens à notre démarche : "la pire des choses est l'indifférence" (Ned Thomas) ; " Qui sait voir la terre aboutir à des fruits, point ne l'émeut l'échec quoiqu'il ait tout perdu " (René Char) ; " Le monde est l'ensemble des faits et non des choses " (Ludwig Wittgenstein)

Les fondateurs de la revue, sous l'impulsion de Jean-Yves Le Disez - qui en fut le directeur jusqu'au n° 12 - entendaient combler un vide, vécu comme un manque dans le paysage culturel breton. Les "intellectuels" bretons leur paraissaient faire pâle figure à côté des musiciens qui avaient non seulement reconquis leur patrimoine musical mais se tournaient désormais résolument vers l'avenir, donc la création. Connaissant la revue galloise Planet, créée 20 ans plus tôt, ils s'en inspirèrent et demandèrent à son fondateur Ned Thomas de parrainer leur projet. C'est ainsi que Planet fut, avec son éclectisme, son internationalisme et même, jusqu'à notre n° 12 sa maquette, le modèle de hopala !

Pourquoi hopala ! ? Le nom de la revue a failli être noir sur blanc (le premier numéro est paru sous ce titre) ; mais ce nom étant pris, il a fallu en changer. Hopala! interjection populaire, utilisée dans la région aussi bien par les bretonnants que par les non-bretonnants, s'est alors imposée en ce qu'elle est porteuse, à travers toute la Bretagne, d'une double signification : " Attention ! ", et " let's go ! ". Elle reflète donc bien notre conception de la culture comme expression d'une singularité et d'un dynamisme, notre volonté d'exprimer cette singularité et ce dynamisme, et notre refus des normes conformes de la distinction.

D'un numéro à l'autre, nous nous efforçons de rester fidèles à cet esprit initial et à l'éthique d'un fonctionnement démocratique. Notre objectif est de refléter le mieux possible l'éventail d'expressions, de tensions et d'expériences dont cette région à la forte personnalité est le lieu. Pour autant, la revue se définit peut-être moins comme une revue bretonne que comme une revue de Bretagne. " La Bretagne au monde " revendique son sous-titre. Autrement dit, une Bretagne ouverte aux rumeurs, aux problèmes et aux déchirements du monde, et soucieuse de faire entendre sa voix singulière dans la polyphonie de ceux qui, par le monde, se battent pour l'équité, la beauté et la liberté. Ce positionnement guide nos choix éditoriaux.

Si nous ne publions pas davantage en breton, c'est, d'une part, qu'il existe déjà d'excellentes revues dans cette langue (Al Liamm, Brud nevez…), d'autre part, du fait que notre lectorat est majoritairement francophone. Cependant, que ce soit à travers le débat linguistique (numéros 7, 9,11,12), la poésie de langue bretonne (numéros 5,10, 14, 16), ou la publication de textes résolument bilingues (n°15), le breton sera toujours présent dans la revue. Chaque fois que faire se peut, il en ira de même pour la langue vernaculaire de Haute-Bretagne, le gallo, d'autant que l'émergence d'une écriture de qualité s'y manifeste. Sur ces deux axes linguistiques, la vocation de la revue est de valoriser et de diffuser des textes de qualité et de la connaissance. Et dans ce domaine plus encore que dans d'autres, les lecteurs sont invités à nous soumettre leur questionnement et à nous apporter leurs lumières.

Cinq ans après sa fondation, la revue est toujours animée par des bénévoles. Si certains de ceux qui furent à l'origine du projet n'ont pas pu continuer à donner autant de leur temps et de leur énergie (K. Boronkai, A. Guillou, A. Kervern, A. Lincoln, R. Michon, F. Morvannou, etc.), ils n'en continuent pas moins à nous soutenir. L'équipage du navire s'est renouvelé : Gérard Prémel, directeur de la revue depuis le n° 12, Manuel Cortella, maquettiste et rédacteur en chef, Didier Caraës, Anne.-Marie Kervern et Alain-Gabriel Monot, le constituent. Ce skipailh est entouré d'un solide comité de lecture qui, outre sa vigilance critique, aide à faire le tri des textes de plus en plus nombreux qui parviennent à la revue.
Nous avons bénéficié ou bénéficions du soutien de diverses institutions : le Conseil régional de Bretagne, les Conseils généraux du Finistère, des Côtes d'Armor, du Morbihan, les villes de Rennes, Brest et Plougastel-Daoulas, et la DRAC.
Enfin, l'association hopala! Sous la présidence de Jean-Yves Le Disez - co-fondateur de la revue - prolonge le rayonnement de celle-ci en organisant des débats et autres manifestations. Elle a été l'un des partenaires à l'origine de la première Fête des Langues du Monde à Brest.

Sur le plan de la production éditoriale, nous avons opté pour le strict bénévolat (qui vaut pour les auteurs comme pour les animateurs de la revue). C'est à la fois une question de nécessité économique et une position de principe. Si nous passons rarement commande d'articles, nous suggérons volontiers des pistes de réflexion aux auteurs dont les préoccupations et les positions sont proches des nôtres. Les articles peuvent nous être envoyé sur papier et disquette ou par mail, avec une adresse postale et une enveloppe timbrée pour la réponse. Les auteurs conservent l'intégralité de leurs droits. Nous les invitons simplement à signaler une première parution dans hopala ! en cas de réédition.
Pour le reste, Digemer mat d'an holl…


hopala! La Bretagne au monde MPT de Landerneau place François Mitterrand
29800 Landerneau ; tél. 06 83 08 31 05 ; courriel : hopala.buro@wanadoo.fr
site : www.hopala.asso.fr