Chronologie de l'Action du Collectif
"Du Breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !"
depuis l'arrêt de la diffusion de "Red An Amzer" en Loire-Atlantique

Septembre 2002 : France 3 Ouest arrête la diffusion en Loire-Atlantique de "Red An Amzer", émission en langue bretonne sous-titrée en français que les téléspectateurs de Bretagne administrative continuent à recevoir.

La disparition de ce programme est discrète : elle n'est pas annoncée, une grève paralyse les programmes régionaux à la même époque et en plus certains dimanches matins un programme sportif national est diffusé en direct à la même heure. Ces éléments conjoncturels expliquent sans doute la réaction graduelle des téléspectateurs dans leur protestation. Tout de même, à l'automne, de nombreuses personnes et associations ont protesté auprès de la chaîne de
service public et n'ont même pas toutes reçu une réponse polie.

Décembre 2002 : le Collectif "Du Breton dans ma télé ! Brezhoneg 'barzh an tele !", en fédérant des structures et des individus, s'est créé pour amplifier les protestations individuelles et associatives qui demandent le retour immédiat de l'émission dans les télévisions de Loire-Atlantique. Une pétition est lancée.

22 janvier 2003 : les premières 2446 signatures de la pétition sont déposées à France 3 à Nantes et en même temps à Rennes. Les 2 délégations ont été accueillies par des responsables de la chaîne.

Résumé du dialogue :

France 3 : "Baisse d'audience constatée en Loire-Atlantique".

Le Collectif :
1 - Montrez-nous les chiffres exacts pour la Loire-Atlantique, et pas des chiffres globaux "Pays de Loire". De plus, l'émission est très rarement tournée en Loire-Atlantique et, sous-titrée, si plus de sujets concernaient le département elle serait plus attractive. Car c'est vrai
qu'il y a peu de locuteurs mais ailleurs également. A France 3 vous avez "un réseau" de brittophones mais nous aussi nous pouvons aider à trouver des sujets et des gens.
2 - Vous avez la volonté de faire des dessins animés en breton et des programmes pour enfants alors qu'un pourcentage très faible d'entre eux apprend la langue ce qui prouve que vous pouvez produire des émissions en dehors des critères d'audience. C'est un acte politique que vous assumez.
3 - Au lieu de supprimer l'émission vous pourriez en faire davantage la promotion à l'antenne et même avec les associations, les écoles, etc... qui peuvent être des relais efficaces.

France 3 : "Impossibilité technique pour émettre sur le seul département de Loire-Atlantique".

Le Collectif :
1 - Ce n'est pas une nouvelle émission, elle a été diffusée pendant environ trente ans en Loire Atlantique, il n'y a pas eu de changement technique majeur.
2 - Il y a certainement d'autres zones de diffusion pour le breton (Manche et Mayenne), et les autres langues (le Basque) où les frontières que vous vous imposez ne correspondent pas à vos émetteurs. Des oreilles d'êtres humains installés en Anjou ou en Vendée peuvent entendre techniquement du Breton. Peu de protestations vous viennent de l'extérieur de la Bretagne et il
faudra nous prouver qu'elles sont plus nombreuses que pour toutes les autres émissions que vous diffusez. Une émission en breton du service public est programmée sur un "Très Grand Ouest" depuis Rennes c'est "Sul, gouel ha bemdez". Elle est produite en Modulation de Fréquence le jeudi sur France Bleu Armorique et rediffusée le samedi midi en Petites Ondes sur la fréquence de France Info, et en radio les sous-titres n'existent pas ! Pour l'anecdote, elle a été supprimée quelques semaines et après une manifestation festive elle est revenue à l'antenne : c'est un encouragement pour nous !

France 3 : Faiblesse du nombre de locuteurs"

Le Collectif :
1 - Selon l'INSEE 7000 locuteurs de langue bretonne vivent en Loire-Atlantique. Ce sont des locuteurs actifs de plus de 18 ans. Ne sont pas comptés les enfants et les locuteurs passifs, ceux qui comprennent la langue sans la parler, et tous ceux qui savent lire les sous-titres en
français ! (sous-titres qui intéressent aussi les malentendants).
2 - Tous les gens de notre Collectif ne parlent pas breton mais sont attachés à la diffusion de Red An Amzer.
3 - Il n'est pas acceptable de faire une ségrégation entre les habitants de la Bretagne à cinq départements reconnue par la Charte Culturelle de Bretagne signée entre l'Etat, la Région Bretagne et le département de Loire-Atlantique.

Février 2003 : Lettre de la direction Générale de France 3 au Collectif après l'envoi à Paris d'une copie des signatures de la pétition qui en est à environ 3500 signatures.

Quelques signataires : Francis Favereau, Kristian Guyonvarc'h, Jean-Louis Jossic et les membres du groupe Tri Yann, les groupes EV et Tri Bleiz Die, Corinne Ar Mero, Gilles Servat, Gaël Roblin, Gérard Voisin, Jean-Loup Le Cuff, Bernard Le Nail, Jean Ollivro, Mélanie Guyomard, Jean-Yves Cozan, Patrick Mareschal, Ronan Leprohon, Ronan Huon, des conseillers municipaux de Nantes, Saint-Nazaire, Indre et Treillières (dont le Maire)... et plusieurs associations et partis politiques dont : 44 Pieds dans le PAF, Agence Culturelle Bretonne (qui regroupe 70 associations), Alliance Fédéraliste Bretonne, Alternatifs 44, Ar Falz 44, Association Polyglotte, Association Vantyé, Breizh Nao, Bretagne Plus, Cercle Breton de Nantes, Chorale Anna Vreizh, Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme, Connaissance des Celtes, C.U.A.B, Dihun 44, Div Yezh, Diwan Bro Naoned, Emgann, Festival les Celtomania, Institut La Persagotière, Kendalc'h, Kentelioù an Noz, Nantes Est Une Fête (NEUF), Sked Naoned, Ti Keltiek, U.D.B. et Les Verts 44.

Premier trimestre 2003 : Le Collectif a reçu le soutien de 8 des 10 députés de Loire-Atlantique qui demandent le retour de la langue bretonne sur France 3 dans notre département : Jean-Marc Ayrault, Edouard Landrain, Claude Evin, Jean-Pierre Le Ridant, Jacques Floch, Christophe Priou et Marie-Françoise Clergeau.

- Jean-Marc Ayrault : "Je considère qu'il s'agit d'une des missions du service public que d'offrir à des territoires et à leurs populations un accès aux cultures historiques qui participent de leur identité".
- Edouard Landrain : "Ne doutez pas de ma détermination à faire en sorte qu'au niveau culturel la langue bretonne soit diffusée sur l'ensemble du territoire de la Bretagne historique".
- Claude Evin : "souhaiterait connaître les mesures qui sont envisagées afin d'amener France 3 à respecter la lettre et l'esprit de son cahier des charges" (question au Ministre de la Culture et de la Communication).
- Jean-Pierre Le Ridant : "Aussi, sensible à ce que la culture bretonne soit accessible à l'ensemble des habitants de notre département, tenais-je à assurer votre Collectif de mon entier soutien et vous faire part de mon intervention auprès de France Télévision".
- Jacques Floch : "J'interviens ce jour, par l'intermédiaire d'une question écrite, auprès de Monsieur Aillagon, Ministre de la Culture et de la Communication, afin que soit respecté le cahier des charges signé par France 3".
- Christophe Priou : " Vous me sollicitez pour obtenir mon soutien à votre action de maintien des émissions en breton et notamment par France 3 en Loire-Atlantique. C'est bien volontiers que je vous apporte mon soutien à ce sujet, estimant que ces programmes en vigueur font l'objet d'une attente auprès des téléspectateurs".

24 Mars 2003 : Le Collectif est reçu par Dominique Baudis, président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, après avoir lancé une procédure de mise en demeure de France 3 pour non-respect de la loi et de son cahier des charges auprès du C.S.A.

Dominique Baudis a semblé partager l'étonnement du Collectif quant à l'interruption de la diffusion de "Red an amzer" en Loire-Atlantique. Il a constaté le précédent que constitue la diffusion dans le département d'une émission en langue bretonne pendant trente ans par le service public de télévision. Dominique Baudis s'est engagé à faire suivre la requête auprès des autres membres du C.S.A., qui rendront un avis.

15 Mai 2003 : Réponse du CSA : France 3 doit reprendre la diffusion de Red An Amzer en Loire-Atlantique.

En réunion plénière, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a reconnu la légitimité de la requête du Collectif. "Soucieux de prendre en compte les intérêts des téléspectateurs", il a adressé un courrier à la chaîne. Sans reconnaître néanmoins le manquement au Cahier des Charges et à la Loi par le service public de télévision il reconnaît que "la suppression de ce programme proposé depuis de nombreuses années s'oppose aux intérêts manifestés par une partie du public très attaché à l'expression de la langue bretonne en Loire-Atlantique". Il demande donc à France 3 de concilier les contraintes techniques et l'attente des téléspectateurs du département.

22 juin 2003 : Le Collectif organise une projection de Red An Amzer devant les locaux de France 3 à Nantes. L'action est filmée par la chaîne qui diffusera les images sur son antenne en donnant rendez-vous aux téléspectateurs à la rentrée.

30 juin 2003 : Le Conseil Régional de Bretagne vote à l'unanimité un vœu pour que France 3 suive la recommandation du CSA de diffuser "Red An Amzer" en Loire-Atlantique.

Septembre 2003 : "Red An Amzer" ne revient pas à l'antenne sur France 3 en Loire-Atlantique. La chaîne l'a annoncé à sa conférence de presse de rentrée le jeudi 11 septembre.

A la différence de l'année précédente, le sujet a été évoqué par le directeur de France 3 Ouest pour répondre au CSA qui a demandé de trouver une solution technique pour diffuser dans le département. Jimmy Jonquart a déclaré : "Cette solution existe, au prix d'une petite modification technique sur l'antenne". Il ne s'agit pas comme on pourrait le croire à la première lecture de l'antenne de France 3 mais de celle de chaque spectateur qui doit donc se débrouiller tout seul pour tourner l'antenne de son poste de télévision vers un émetteur de Bretagne administrative !

Octobre 2003 : Le Collectif démontre que Jimmy Jonquart ment aux téléspectateurs, aux élus et au CSA : sa solution technique ne fonctionne pas. Les émetteurs concernés n'atteignent qu'une infime partie du département et surtout pas la métropole Nantes St Nazaire. Le collectif peut produire un constat d'huissier et des attestations d'installateurs d'antenne.

17 Octobre 2003 : Le Conseil Municipal de Nantes vote un vœu qui demande à France 3 Ouest de rediffuser au plus vite "Red An Amzer" en Loire-Atlantique.

24 décembre 2003 : Le Collectif interpelle à nouveau le CSA en dénonçant le mensonge de France 3 Ouest sur la possibilité de recevoir les émetteurs de Bretagne administrative en Loire-Atlantique.

Début 2004 : Les Conseils Municipaux de Saint-Malo-de-Guersac, La Grigonnais, Assérac, La Chevallerais, Guémené-Penfao, Paimboeuf, Herbignac, Bonnoeuvre, Montoir-de-Bretagne et Saint-Herblain votent eux aussi un vœu pour le retour de "Red An Amzer" sur les écrans de Loire-Atlantique.

Septembre 2004 : France 3 Ouest ne diffuse toujours pas Red An Amzer en Loire-Atlantique. A la conférence de presse de rentrée, M. Jimmy Jonquart, directeur régional, annonce que "pour environ 150 Euros, les téléspectateurs intéressés peuvent modifier leur installation et se brancher sur l'émetteur du Morbihan". C'est faux !